Compostage individuel – COMPOST et TERRITOIRE

Saviez-vous que les poubelles d’ordures ménagères collectées contiennent entre 20 et 40% de déchets organiques sous formes d’épluchures, de restes de repas, d’aliments périmés ou endommagés (parfois encore emballés), de coquilles et autres coques…?

Autrement nommés « biodéchets » fermentescibles (composés d’eau à environ 80%), ils sont en mesure d’être décomposés (consommés) par de nombreux micro-organismes.

Ils contiennent également du carbone, de l’azote, du phosphore, du calcium, du potassium, du souffre, des oligo-éléments… la liste est longue!

N comme azote, P comme phosphore, K comme potassium… cela ne vous rappelle t-il pas quelque chose?

Vendus en grande surface et en jardineries sous différentes formes (solide ou liquide) et à des prix légitimement critiquables, ces éléments sont donc naturellement présents dans nos aliments (c’est d’ailleurs tout l’intérêt pour notre capital santé) et dans nos biodéchets… ceux que nous produisons chaque jour, partout dans nos cuisines, à la maison ou au restaurant.

Lorsqu’ils sont négligemment jetés dans la poubelle d’ordures ménagères résiduelles (les OMR) sans faire l’objet d’un tri, les biodéchets atterrissent généralement ici…

Centre d’enfouissement de Roussas (26)
(Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux – ISDN)

Tassement d’une « cellule »… presque remplie

… ou « au mieux » là.

Quai de réception et de préparation des déchets (OMR)
(Unité de Valorisation Énergétique et Organique)

Usine de Tri Mécano Biologique (TMB) d’Étoile-sur-Rhône (26)

Voir la vidéo du Sytrad sur www.sytrad.fr/video/alias/visite-en-direct-du-centre-de-valorisation-detoile-sur-rhone.html

Dans les deux cas, un certain nombre de questions se pose:

Quels sont les impacts de ce mode opératoire sous l’angle écologique, social, économique, paysager et culturel?
Combien cela (nous) coûte t-il en matière de dépense énergétique, en moyens humains et matériels?
Quels sont les conséquences à long terme des pollutions induites?
Quelle est la qualité du « compost de TMB » normé NFU 44-051, commercialisé et utilisé en agriculture ou en re-végétalisation?

A défaut de réponses… il y a une bonne nouvelle!

Le compostage individuel, autrement nommé compostage citoyen, est une solution simple et à portée de main offrant le double avantage:

d’opérer soi-même le tri à la source des biodéchets en cuisine avant collecte ou apport au Point d’Apport Volontaire (PAV) le plus proche car nous sommes responsables des déchets que nous produisons (si, si!)
de valoriser efficacement les biodéchets produits au jardin (les déchets verts). Les trajets en déchetteries destinés à y déposer les résidus d’élagage, de taille de haies, de tonte ou de désherbage, ainsi que les feuilles mortes, peuvent ainsi être significativement réduits… voire totalement évités.

Économies de temps et d’argent, moins de pollution atmosphérique…

Dès lors, ce qui était considéré comme un « déchet » se transforme en une précieuse ressource.

L’objectif visé est que le compost mûr obtenu à partir de ce gisement de matières organiques puisse retourner au sol localement et avec lui, tous les éléments évoqués précédemment: carbone, azote, phosphore…

Nourrir le sol pour nourrir la plante… qui nourrira l’humain, l’insecte pollinisateur, l’oiseau… et toute la chaine du vivant.

Compost mûr

En bac, en tas ou directement au sol… adaptez votre dispositif de compostage en fonction de vos possibilités, de vos besoins ou de vos envies!

Composteur en plastique

Composteur en bac bois

Composteur en palettes

Compostage en tas

Compostage en surface

Globalement, TOUS les déchets organiques sont compostables.

A volonté

Épluchures de fruits et légumes, y compris les agrumes

Coquilles d’œufs écrasées

Marc de café / thé avec filtre papier

Fleurs fanées / fleurs coupées (fleuriste), restes de cultures (potager)

Coquilles de noix, noisettes, pistaches…

Feuilles mortes broyées ou non à la tondeuse (usage recommandé en paillage)

Brindilles et branches broyées à la tondeuse / broyeur (usage recommandé en paillage)

Avec modération

Restes de repas, féculents, produits laitiers (fromages…)

Petits déchets de viande, poisson, crustacés

Essuie-tout, sac en papier-kraft, journal

Tontes de gazon fraiches (en petites quantités, usage recommandé en paillage)

A proscrire

Sacs plastiques « compostables » ou « biodégradables »

Plastiques, verres, métaux, mégots

Pour réussir son compost à tous les coups, quatre règles d’or:

Varier les apports

Une part de biodéchets verts/mous/humides (riches en azote) + une à deux part de biodéchets bruns/rigides/secs (riches en carbone)

Biodéchets de cuisine

Broyat de bois

Paille

Feuilles mortes

Apporter des petits morceaux

Ce sera plus rapidement décomposé.

Poser, étaler et mélanger / brasser systématiquement les apports de surface

Indispensable lorsque votre apport contient des petits déchets de viande, poisson, crustacés!

Attention, il ne s’agit pas de brasser la totalité du contenu du bac à chaque apport! Incorporer votre nouvel apport avec le précédent sur 20 cm environ… c’est suffisant.

La matière sèche est brassée avec la matière humide = aération

Surveiller l’humidité dans le composteur

Lors de vos apports, surveiller les bords intérieurs du composteur (assèchement possible). Arroser en été si très sec/chaud en privilégiant l’eau de pluie (si possible, ouvrir le couvercle du bac juste avant une pluie annoncée, le refermer ensuite). Rajouter de la matière sèche (broyat…) si le contenu du bac est trop humide.

Quand et comment utiliser son compost?

Mûr (9 à 12 mois) ou demi-mûr (environ 6 mois), épandu en surface (jamais enfoui profondément), il est toujours recouvert d’un paillis de protection.

Utilisé au potager (tenir compte de la rotation des cultures), au pied des haies, dans les pots/jardinières…

Utilisable au printemps ou en automne selon le stade de maturation et les besoins des plantes.

Lutter contre les idées reçues…

Ça sent mauvais!

Seulement si c’est trop humide et qu’il manque de la matière structurante (manque d’aération = fermentation dite « anaérobique » = mauvaise odeur = signal d’alarme)